DE LA GALAURE

Publié le 19 Décembre 2013

La Galaure ? Bien entendu, on y entend des galets, jusque dans son nom, jusque dans son pays de méandres pareils aux dos des collines. Voici quelques photos prises le week-end dernier. Ce que j'y ai fait ? J'ai parcouru un secteur de la rivière. Je voulais voir ce qu'il était devenu après la fameuse crue. J'ai laissé ma voiture au niveau du pont qui franchit le cours sauvage avant le Pichat, sous le Grand-Serre, et j'ai pris la direction de l'aval. Seulement, j'avais le soleil de face et les premières photos n'ont pas été faciles à prendre. Une heure plus tard j'étais de retour et j'ai décidé de parcourir un second secteur, quelques kilomètres en aval. Ce fut plus facile au niveau des clichés. Quant au paysage, il était devenu méconnaissable. Que de vagues de galets apparues ! Que de courants rejetés là où juste avant la crue poussaient des arbres ! J'ai trouvé du bois fossile. Les autres pierres -ces" chers" galets; mais les Chinois ne saluaient-ils pas leurs "pierres montagnes" à l'entrée des maisons ?- tous les autres phénomènes malmenés par l'eau je les ai photographiés, étant toujours stupéfait de voir avec quelle facilité la nature déplace des blocs énormes, et les polit, et les creuse, et les aligne dans le sens du courant, ce roi de la vie primitive. A un moment, j'ai croisé un paysan qui arpentait son champ de maïs ravagé par la crue, juste au bord de la Galaure. Nous avons simplement échangé un salut comme en échangent les amoureux du silence, des moments retrouvés entre les éléments naturels et soi, juste avant la nuit. Il n'empêche, à mon avis, que le paysan a dû se demander ce que faisait vraiment ce type avec un sac à dos, un air un peu perdu et un appareil photo dans une main. Perdu ? Vraiment ? J'ai alors bien repensé à Ferdinand Cheval qui inventa dans son jardin un palais pendant des dixaines d'années. Comment voyait-on cet homme solitaire, entraîné par un rêve ? Perdu, lui aussi ? En ce qui me concerne, la démarche au plus près de la nature est la plus forte : il faut que je me fasse entraîner par la Galaure, la rivière de l'enfance. Galets, je vous salue au nom des bijoux qui n'attendent que de briller dans les yeux.

DE LA GALAURE
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Rédigé par Régis Roux

Publié dans #curiosités poétiques...

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