DOUBLE DIT (poèmes calligraphiés d'après des toiles du même titre de Constance Fulda)
Publié le 18 Février 2015
1
Deux feuilles
Voir les nervures
Ecrire au fond
La sève imprime
Une encre noire
Transparente au bout des lignes
Geste au printemps
Qui se prononce
Monter pour une cible en papier
Ou céder devant la terre
Confondre les frissons d’écorce avec un double sens
La silhouette morte
Et la bouche imaginaire
*
2
Du soleil reprend de l’espace à la source végétale
Ne laissant au silence
Que des angles sombres
Des étoiles fossiles
Du sable s’étend
Poussé par des mots
Jusqu’à déchirer sa frontière
Ce qui palpite entre les lignes
Format repris
Histoire jumelle
Griffure
Peinture
Eclaire une autre vie
Il n’est pas jusqu’au souffle présent
Qui ne désire animer les apparences
*
3
Sur quelle histoire cristalline
Le courant laisse-t-il des plis
Des phrases durcies par le feu ?
Un rythme ancien les dévoile
Quel bois cherche à poursuivre sa route
Au premier regard de l’homme ?
Langage enflammant l’horizon
A partir de cette profondeur
Règne à côté semé d’éclats
Pourtant dans le corps fragile
Qui embrase un testament
Que des lianes se retrouvent
Qu’une voix dans leurs couloirs
Soit l’écho de la poussière
*
4
Un crayon bleu
S’éloigne encore
Il reprend le cadre et murmure
Lenteur de l’arbre
Signant la source
Des ailes doubles
Entre les failles
Teintes pareilles
Selon les rives
D’un seul empire
Verrou
Si fin
Sûr de sa réplique infinie
Régis Roux; 14 février 2015.